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MILLET, Catherine



La vie sexuelle de Catherine M.

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Un soir que la porte Dauphine était quasi déserte, nous avons vu dans les phares de la voiture deux hommes extrêmement grands, noirs, qui se tenaient au bord du trottoir. Ils avaient l’air de deux personnes égarées ou qui, dans une banlieue désolée, attendent un improbable bus. Ils nous ont emmenées tout près de là, dans une chambre de bonne. La pièce et le lit étaient étroits. Ils m’ont prise l’un après l’autre. Pendant que l’un était sur moi, l’autre se tenait assis sur le coin du lit sans chercher à intervenir. Simplement, il regardait. Ils avaient des mouvements assez lents, de longues queues comme je n’en avais jamis vu, pas trop grosses, qui pénétraient loin sans que j’ai à beaucoup écarter les jambes. Ils étaient comme des jumeaux.Ce furent deux accouplements qui s’enchaînèrent dans des caresses sans précipitation. Ils me touchaient avec exactitude et c’était en retour une merveille pour moi que de profiter de cette immense surface de peau qu’ils m’offraient. Je crois bien que, cette fois-là, j’ai pris le temps de ressentir complètement le patient forage.

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Là, derrière une palissade, on me mettait complètement nue et on me pelotait. Le groupe était dense et formait un cercle autour de moi, comme une seconde palissade qui me protégeait du regard des passants. Un à un, les garçons se détachaient du cercle pour venir contre moi. Dans une autre histoire, je me trouvais plongée au fond d’une banquette dans une boîte de nuit, un homme de chaque côté de moi. Pendant que je m’affairais avec l’un, que nous nous embrassions goulument, l’autre me caressait. Puis j’opérais un demi-tour pour embrasser ce dernier, mais le premier ne lâchait pas son étreinte ou bien laissait sa place à un nouveau venu, et ainsi de suite, je basculais sans cesse de droite et de gauche.

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Ensuite, il y a le laborieux dégagement du membre trop volumineux pour trouver d’emblée l’issue de la double enveloppe de coton. Il faut soi-même avoir la main suffisamment couvrante pour d’un même geste cueillir toutes les parties. J’ai toujours peur de faire mal. Il doit m’aider. Enfin je peux le branler consciencieusemnt.
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