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TALLEYRAND, Charles-Maurice de



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La parole a été donneé à l'homme pour déguiser sa pensée.

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Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l'occasion, mais pas à celui qui la rate.

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Conversation avec le comte de Nesselrode (1830)


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«Les Belges ? Ils ne dureront pas. Ce n’est pas une nation, deux cent protocoles n’en feront jamais une nation. Cette Belgique ne sera jamais un pays, cela ne peut tenir…
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Retractation du Prince de Talleyrand signée à Paris le 17 mai 1838, écrit le 10 mars1836


Touché de plus en plus par de graves considérations, conduit à juger de sang-froid les conséquences d’une révolution qui a tout entraîné et qui dure depuis cinquante ans, je suis arrivé, au terme d’un grand âge et après une longue expérience, à blâmer les excès du siècle auquel j’ai appartenu, et à condamner franchement les graves erreurs qui, dans cette longue suite d’années, ont troublé et affligé l’Eglise catholique, apostolique, romaine, et auxquels j’ai eu le malheur de participer.

S’il plaît au respectable ami de ma famille, monseigneur l’archevêque de Paris, qui a bien voulu me faire assurer des dispositions bienveillantes du souverain pontife à mon égard, de faire arriver au Saint-Père, comme je le désire, l’hommage de ma respectueuse reconnaissance et de ma soumission entière à la doctrine et à la discipline de l’Eglise, aux décisions et jugements du Saint-Siège sur les affaires ecclésiastiques de France, j’ose espérer que Sa Sainteté daignera les accueillir avec bonté.

Dispensé plus tard par le vénérable Pie VII de l’exercice des fonctions ecclésiastiques, j’ai recherché, dans ma longue carrière politique, les occasions de rendre à la religion et à beaucoup de membres honorables et distingués du clergé catholique tous les services qui étaient en mon pouvoir. Jamais je n’ai cessé de me regarder comme un enfant de l’Eglise. Je déplore de nouveau les actes de ma vie qui l’ont contristée, et mes derniers vœux seront pour elle et pour son chef suprême.


LETTRE DU PRINCE DE TALLEYRAND AU PAPE GREGOIRE XVI (SIGNEE A PARIS LE 17 MAI 1838, ECRIT LE 10 MARS 1838)


Très Saint-Père,


La jeune et pieuse enfant qui entoure ma vieillesse des soins les plus touchants et les plus tendres vient de me faire connaître les expressions de bienveillance dont Votre Sainteté a daigné se servir à mon égard, en m’annonçant avec quelle joie elle attend les objets bénis qu’elle a bien voulu lui destiner : j’en suis pénétré comme au jour où monseigneur l’archevêque de Paris me les rapporta pour la première fois.

Avant d’être affaibli par la maladie grave dont je suis atteint, je désire, très Saint-Père, vous exprimer toute ma reconnaissance et en même temps mes sentiments. J’ose espérer que non seulement Votre Sainteté les accueillera favorablement, mais qu’elle daignera apprécier dans sa justice toutes les circonstances qui ont dirigé mes actions. Des Mémoires achevés depuis longtemps, mais qui, selon mes volontés, ne devront paraître que trente ans après ma mort, expliqueront à la postérité ma conduite pendant la tourmente révolutionnaire. Je me bornerai aujourd’hui, pour ne pas fatiguer le Saint-Père, à appeler son attention sur l’égarement général de l’époque à laquelle j’ai appartenu.

Le respect que je dois à ceux de qui j’ai reçu le jour ne me défend pas non plus de dire que toute ma jeunesse a été conduite vers une profession pour laquelle je n’étais pas né.

Au reste, je ne puis mieux faire que de m’en rapporter, sur ce point comme sur tout autre, à l’indulgence et l’équité de l’Eglise et de son vénérable chef.

Je suis avec respect, très Saint-Père, de Votre Sainteté, le très humble et très obéissant fils et serviteur.