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PIMODAN, Gabriel de



Les dernières fleurs


C’est une pure nuit d’automne. Le vent tombe

Sur le jardin fleuri de mauves, de soleils,

De dahlias rosés, rouges, blancs, non-pareils

Et la froide Artémis attend son hécatombe.


Hier, volait, joyeuse encore, la colombe

Sur le jardin plus beau dans ses derniers éveils;

L’abeille butinait aux pétales vermeils,

Devant le puits verdi que le prunier surplombe.


- La lueur du matin monte au ciel pâlissant;

Et, cruelle, la lune incline son croissant
Comme pour se pencher vers l’effrayant opprobre

Du seuil de la grande-Ourse, au souffle âpre du nord,

La Parque s’est dressée en cette fin d’octobre …
La gelée est venue et le jardin est mort.