HELLENS, Franz



En ville morte

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Il se tenait courbé au-dessus des braises rouges, les prunelles révulsées, toutes blanches, dans une attitude de respect, comme le mage noir de Bethléem. Le soufflet poussait des soupirs qui ressemblaient au souffle de l’âne ou du bœuf.

Et sur le mur, le feu flambant décrivait une grande auréole d’or.

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L’ombre noire du forgeron s’élargissait sur la clarté du brasier qui décomposait ses gestes graves et hiératiques. Il venait de saisir dans la tenaille le brandon de fer ardent comme une escarboucle et, l’ayant déposé sur la bigorne, la danse du marteau reprenait le rythme puéril d’une gigue de Kobolds.

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La ville s’étendait, morne et silencieuse, comme une carcasse abandonnée. Les rues semblaient désertes, les maisons closes sur elles-mêmes, et l’air portait une odeur de poussière et de temps arrêté.

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