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JANVIER, Ludovic



Voyage au rien


Une caresse l'évanouit

une caresse la rassemble


elle tremble au fil de la peau

elle naît de son ventre ouvert


elle descend par le silence

elle remonte par le cri


elle guette au bord du sanglot

l'infini qui la précipite


un éclair étreint la douceur

dehors et la douceur dedans


corps obscur elle est de retour

par le frisson mémoire brusque



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Femmes qui passent ne veut pas dire

qu'elles passent au large de moi

mais qu'elles passent à travers moi

regards allures et parfums

en y laissant de multiples traces

aussitôt gonflées comme un plumage

lequel tarde à se refermer


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Rien que le goût d’habiter nus

Dans la maison légère de l’odeur


Rien que deux folies au secret

Faisant crier la douceur de la greffe


Rien que ce goût de sel aux bouches

Deux chairs cognées par un seul bruit de cœur


Rien que mordre à l’un mordre à l’autre

Forts de l’instant qui va jusqu’à nos pieds


Rien que boire à l’un boire à l’autre

L’ombre est dedans on y ferme les yeux


Respirer rien que respirer

En voyageant par le calme du lit.