MOULOUDJI, Marcel
Un jour tu verras
Un jour tu verras
On se rencontrera
Quelque part, n'importe où
Guidés par le hasard
Nous nous regarderons
Et nous nous sourirons
Et la main dans la main
Par les rues nous irons
Le temps passe si vite
Le soir cachera bien
Nos cœurs, ces deux voleurs
Qui gardent leur bonheur
Puis nous arriverons
Sur une place grise
Où les pavés seront doux
A nos âmes grises
Il y aura un bal
Très pauvre et très banal
Sous un ciel plein de brume
Et de mélancolie
Un aveugle jouera
D'l'orgue de Barbarie
Cet air pour nous sera
Le plus beau, le plus joli
Puis je t'inviterai
Ta taille je prendrai
Nous danserons tranquilles
Loin des gens de la ville
Nous danserons l'amour
Les yeux au fond des yeux
Vers une fin du monde
Vers une nuit profonde
Un jour tu verras …..
Autoportrait
Catholique par ma mère
Musulman par mon père
Un peu juif par mon fils
Bouddhiste par principe
Alcoolique par mon oncle
Dépravé par grand-père
Sans classe par vieille honte
Névrosé par grand-mère
Royaliste par ma mère
Fataliste par mon frère
Communiste par mon père
Marxiste par mimétisme
Hépatique par la guerre
Ruiné par les sœurs-âmes
Vieilli par la bonne chère
Abruti par ces dames
Athée, oh, grâce à Dieu
Fripon comme un matou
Vertueux comme un principe
Coureur comme un toutou
Foutu comme un as de pique
Sensuel comme un caniche
Modeste comme personne
Dépravé comme un homme
Cabot comme un ministre
Double comme un notaire
Jouisseur comme un avare
Dur comme un militaire
Tendre comme un buvard
Ivrogne comme une vasque
Coureur comme un baryton
Con comme un ténor
Et beau comme le Veau d'Or
Athée, oh, grâce à Dieu
Cocu par ma moitié
Brimé par ma concierge
Haï par mes voisins
Détesté par les chiens
Raté pour les affaires
Ruiné par bonté d'âme
Malheureux comme un âne
Gâteux comme un fils-père
Catholique par ma mère
Musulman par mon père
Un peu juif par mon fils
Bouddhiste par principe
Royaliste par ma mère
Communiste par mon père
Raté par mes aïeux
Athée, oh, grâce à Dieu
Athée, oh, grâce à Die}