AUFRAY, Hugues



Céline


Dis-moi, Céline, les années ont passé
Pourquoi n'as-tu jamais pensé à te marier?
De toutes mes sœurs qui vivaient ici
Tu es la seule sans mari


Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu aurais pu rendre un homme heureux


Dis-moi, Céline, toi qui es notre aînée
Toi qui fus notre mère, toi qui l'as remplacée
N'as-tu vécu pour nous autrefois
Que sans jamais penser à toi?


Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu aurais pu rendre un homme heureux


Dis-moi, Céline, qu'est-il donc devenu
Ce gentil fiancé qu'on n'a jamais revu?
Est-ce pour ne pas nous abandonner
Que tu l'as laissé s'en aller?


Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu aurais pu rendre un homme heureux


Mais non, Céline, ta vie n'est pas perdue
Nous sommes les enfants que tu n'as jamais eus
Il y a longtemps que je le savais
Et je ne l'oublierai jamais


Ne pleure pas, ne pleure pas
Tu as toujours les yeux d'autrefois
Ne pleure pas, ne pleure pas
Nous resterons toujours près de toi
Nous resterons toujours près de toi



Le pénitencier


Les portes du pénitencier

Bientôt vont se refermer

Et c'est là que je finirai ma vie

Comme d'autres gars l'ont finie


Pour moi, ma mère a donné

Sa robe de mariée

Peux-tu jamais me pardonner

Je t'ai trop fait pleurer


Le soleil n'est pas fait pour nous

C'est la nuit qu'on peut tricher

Toi qui ce soir as tout perdu

Demain, tu peux gagner


Oh, mères, écoutez-moi

Ne laissez jamais vos garçons

Seuls la nuit traîner dans les rues

Ils iront tout droit en prison


Et toi la fille qui m'a aimé

Je t'ai trop fait pleurer

Les larmes de honte que tu as versées

Il faut les oublier


Et les portes du pénitencier

Bientôt vont se fermer

Et c'est là que je finirai ma vie

Comme d'autres gars l'ont finie



Santiano


C´est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau
Hissez haut Santiano !
Dix huit nœuds, quatre cents tonneaux
Je suis fier d´y être matelot

Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hissez haut Santiano !
Si Dieu veut toujours droit devant,
Nous irons jusqu’à San Francisco

Je pars pour de longs mois en laissant Margot
Hissez haut Santiano !
D´y penser j´avais le cœur gros
En doublant les feux de Saint-Malo

Tiens bon la vague et tiens bon le vent

Hissez haut Santiano !
Si Dieu veut toujours droit devant,
Nous irons jusqu’à San Francisco

On prétend que là-bas l´argent coule à flots
Hissez haut Santiano !
On trouve l´or au fond des ruisseaux
J´en ramènerai plusieurs lingots

Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hissez haut Santiano !
Si Dieu veut toujours droit devant,
Nous irons jusqu’à San Francisco

Un jour, je reviendrai chargé de cadeaux
Hissez haut Santiano !
Au pays, j´irai voir Margot
A son doigt, je passerai l´anneau


Tiens bon le cap et tiens bon le flot
Hissez haut Santiano !
Sur la mer qui fait le gros dos,
Nous irons jusqu’à San Francisco