SPONDE, Jean de
Tout s’enfle contre moi
Tout s’enfle contre moi, tout m’assaut, tout me tente,
Et le Monde, et la Chair, et l’Ange révolté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme inventé,
Et m’abîme, Seigneur, et m’ébranle, et m’enchante,
Quelle nef, quel appui, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans être enchanté,
Me don’ras-tu ? Ton Temple o ù vit ta Saintet é ,
Ton invincible main, et ta voix si constante.
Et quoi
? mon Dieu, je sens combattre maintes fois
Encore avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cet Ange révolté, cette chair, et ce Monde.
Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l’appui, l’oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cet effort, où se rompra cette Onde.