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SCHNEIDER, Joseph Paul



La masse noire des sapins

attise l’éblouissante blancheur

où rôde l’ombre grave

des nuages migrateurs


Aux confins d’un bleu pays

un rayon de soleil lentement

glisse sur l’aure versant

d’un transparant feu de glace


Pressentiment d’étoiles

les mots se font traces

allumant la neige du poème

au coeur obscur du temps



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Quand le printemps soudain

se hâte vers l’été

un courant de vie enflamme les sèves

aiguise l’athmosphère bourdonnante

Un instant, tu crois, homme-dieu

sous ce soleil au plus haut

que tes épées de lumière

t’autorisent à quitter ton ombre


Dans les saisons en marche

nous mûrissons des légendes

nous enfonçant dans les sentiers

qui ouvrent la forêt

nous devenons mémoire d’arbres

et nos rêves comme des oiseaux

battent des ailes au-dessus des fougère



Il est un arbre


Il est un arbre

qui résiste à tous les vents

c'est l'arbre d'enfance

Ses racines creusent

la terre des ancêtres

Au bord du vert

ses branches retiennent

dans son feuillage

le chuchotement de l'invisible