COMTESSE DE DIA
Estat ai en greu cossirier
per un cavallier qu'ai agut, e vuoil sia totz temps saubut cum ieu l'ai amat a sobrier; ara vei qu'ieu sui trahida car ieu non li donei m'amor don ai estat en gran error en lieig e quand sui vestida.
tener un ser en mos bratz nut, qu'el s'en tengra per ereubut sol qu'a lui fezes cosseillier; car plus m'en sui abellida no fetz Floris de Blanchaflor: ieu l'autrei mon cor e m'amor mon sen, mos huoillis e ma vida.
cora.us tenrai en mon poder? e que jagues ab vos un ser e qu'ie.us des un bais amoros; sapchatz, gran talen n'auria qu'ie.us tengues en luoc del marit, ab so que m'aguessetz plevit de far tot so qu qu'ieu volria.
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par un chevalier que j'ai eu. je veux qu'on sache toujours que j'ai pour lui tant d'amour. à présent me voilà trahie, pour ne lui point donner d'amour quand je fus en grande folie, au lit comme toute vêtue.
tenir un soir dans mes bras nus; il en serait comblé de joie si je lui servais de doux coussin; je suis plus amoureuse de lui qu'un jour Flore de Blanchefleur, je lui donne mom amour et ma vie, mon âme, mes yeux et mon coeur.
j'espère que vous serez mon amant, et que je couche avec vous une nuit en vous donnant des baisers au lit. j'aurais beaucoup plus de plaisir de vous en place de mon mari, quand vous me donniez promesse de réaliser mes doux désirs.
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A chantar m'er de so q'ieu no volria
Il me faut chanter ici ce que je ne voudrais point chanter
Car j'ai fort à me plaindre de celui dont je suis l'amie
Je l'aime plus que tout au monde
Mais rien ne trouve grâce auprès de lui
Ni Merci, ni Courtoisie, ni ma beauté, ni mon esprit,
Je suis trompée et trahie comme je devrais l'être
Si je n'avais pas le moindre charme.
Une chose me console: jamais, je n'eus de torts
Envers vous, ami. Je vous aime, au contraire
Plus que Seguin n'aima Valence
Et il me plaît fort de vous vaincre en amour,
Ami, car vous êtes le plus vaillant de tous.
Mais vous me traitez avec orgueil en paroles et en actes,
Alors que vous êtes si aimable envers d'autres.
Je suis surprise de l'arrogance de votre coeur,
Ami, et j'ai bien sujet d'en être triste
Il n'est point juste qu'un autre amour vous éloigne de moi
Quel que soit l'accueil qu'il vous réserve,
Qu'il vous souvienne du début
De notre amour. A Dieu ne plaise
Que par ma faute il s'achève.
La grande vaillance qui loge en votre coeur
Et votre grand mérite me sont sujets de tourments,
Car je ne connais point dame , proche ou lointaine,
Et en désir d'amour qui vers vous ne soit attirée
Mais vous, ami de si bon jugement,
Vous devez bien reconnaître la plus sincère
Ne vous souvient-il pas de nos jeux-partis?
Ma valeur et mon lignage, ma beauté
Et plus encore la sincerité de mon coeur, doivent me secourir
C'est pourquoi je vous envoie, là-bas,
Cette chanson qui me servira de messager
Je veux savoir, mon bel et doux ami,
Pourquoi vous m'êtes si dur et si farouche,
Est-ce orgueil ou indifférence?
Mais je veux, messager, que tu lui dises
Que trop d'orgueil peut nuire à maintes gens.