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DUAULT, Alain


A l’heure où la rage


A l’heure où la rage nous quitte on compte sur les fleurs

Sauvages sur la braise et le miel pour l’absente annoncée

On relit chevilles et poignets sur les vélins de la mémoire

Pour se livrer aux délices des images on est dos au soleil

Avec du poivre dans les yeux on défait la robe bleu lamé

Des vagues à midi pour dessiner les seins de l’amoureuse

Eperdue qu’on croyait éternelle on déchire trop de pages

Du livre des merveilles de Marco Polo on somnole mains

Ouvertes vers le ciel qui attend nos aveux le cœur de jais

Brodé de crêpe et d’abîme Pourtant chaque forme encore

Qui ramène l’eau et la sauge tant de chemins de la beauté

Quand passe amer l’intérieur du visage qu’on a tant aimé

Les amandes leur goût de dernier baiser tout cela le doux

Et l’âme ce qui nous a tenu en éveil hors du temps la nuit

Qui avoue que l’absente est un chemin vers la mort voilà